Didier TRENET
Hot water in my girlfriend
6 septembre – 18 octobre 2014

Vernissage samedi 6 septembre, 14h30 – 20h30



LA HAINE DU DEFINITIF

C’est un vague sentiment, mais tenace. La nostalgie du Non Finito ? Pas seulement. Une passion de l’infini ? Minute, papillon. Il y a cet air moite qui nous accable.
L’atmosphère d’un bocal à poissons rouges promu en édifice omnipotent :
Nous sommes dans l’arène du commentaire.
Haine de la parole ? Bien plus. Une atrocité délibérée. Officielle. Haine de la sentence ? Pire. Une drogue ? Un bilan comptable ? Au-delà.
Une foutaise indélébile. Insubmersible.
La haine de dieu peut-être ? Tout ensemble ; l’échafaudage foireux qui se rêve échafaud. La voix du spécialiste, en définitive.
La haine de l’intention pure ? Encore un peu ce serait mon dada.

Est-ce un bras qui vient pour brandir le glaive contre le glaive ? Fatalitas. Non, juste un poignet. La danse du poignet à plume en souvenir du glaive.
Imaginons la plaie joyeuse aux grandes lèvres souriantes un jour de menstrues*, de ces plaies spéciales qui aiment jouer à cache-cache, c’est ça. C’est ce genre de haine. Haine lascive comme un paysage après la pluie. Aucune prière, aucun clairon.

L’équipe du Pharmakonkon*** arrive à la rescousse. Elle sort du fourreau sa dague à répétition : «sauve toi athée, le ciel t’hâtera ».
Ah, l’athéisme. Ça ne vaut pas le chant des cannibales polythéistes.
Polythéiste moi-même, d’ailleurs. Sans goût pour les nimbes, mais avec un net penchant pour le sfumato dans les nymphes. Tiens, voilà ma religion.

Didier Trenet, 2014

(*) : Santé Paul-Armand ! Santé Donatien Alphonse !
(***) : Trois fois championne du monde. En Grèce ancienne, la parole c’est un Pharmakon (à la fois le remède et le poison). Par extension, la parole divine, prophétique, ou simplement experte relève du Pharmakonkon.


Didier TRENET – né en 1965, vit et travaille à Trambly, Bourgogne.

Hot water in my girlfriend est sa troisième exposition personnelle à la galerie Claudine Papillon.
Dans ses derniers dessins, lavis, aquarelles et autres collages, l’eau est quasiment devenue un personnage. Personnage tantôt désirable, tantôt inquiétant. Les différents moments où elle s’incarne, rassemblés dans cette exposition, se rappellent à la mémoire du paysage, vécu ou imaginé. Le fil conducteur est scandé par l’apparition récurrente d’une silhouette de cavalière, un fantasme de monument équestre.

En 2013, le Château de Rambouillet l’a invité à installer plusieurs œuvres dans les jardins et différents espaces du Château. Récemment ses œuvres ont été présentées lors des expositions « Au pied du mur II », FRAC Picardie, « Sans trompette, ni tambour », Lieu unique, Nantes, ainsi qu’au Musée de l’Arsenal, Soissons, et au Musée des Ursulines, Macon…
Diplômé de la Villa Arson en 1991, après des études à l’Ecole des Beaux-Arts de Mâcon, il a participé à l’exposition Migrateurs au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris en 1993. Après avoir été pensionnaire de la Villa Medicis à Rome en 1997, il réalise une exposition pour le Cabinet d’art graphique du Centre George Pompidou, Le jardin de ma mère, études et ruines.

Les œuvres de Didier Trenet sont représentées dans différentes collections publiques, parmi lesquelles le FRAC Ile de France, le FRAC Picardie, le FMAC de la ville de Paris, le FNAC, ainsi que dans la collection du Musée National d’Art Moderne, Centre Georges Pompidou.