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La Galerie Papillon et la Chaire Entrepreneuriat ESCP Europe sont heureuses de vous présenter leur collaboration autour de « l’Improbable »

La Fabrique de l’improbable
16 - 23 février 2017
exposition ouverte tous les jours de 11h à 19h
sauf le dimanche


Quand capitalisme rime avec rupture

Le capitalisme contemporain se nourrit de deux dynamiques : la production de probabilités certaines et la fabrication de l’incertitude, c’est-à-dire de ce qui est par nature improbable. La certitude est façonnée par les sciences statistiques. L’analyse systématique de millions de données recueillies et analysées par les technologies détermine ce qui devrait se passer : un accident, un achat, une envie, une rencontre… C’est fascinant et enthousiasmant car cela pourrait permettre la résolution de nombreux défis mais c’est aussi effrayant car cela réduit la magie de l’inconnu et de l’imprévu. Heureusement, les innovations de rupture construisent quant à elles de l’improbable. Uber, Airbnb, Blablacar et tant d’autres jeunes entreprises produisent de l’improbable car elles créent des situations inédites qui avaient très peu de chances de survenir. Il y a à peine dix ans, ces modèles d’affaires disruptifs étaient impensables pour la grande majorité d’entre nous.

Quand l’improbable se fabrique avec certitude

Cette exposition interroge cette fabrique de l’improbable. Notre hypothèse : il est possible de créer, avec certitude, de l’improbable. Pour cela, il suffit de méthode : la Méthode des 5D pour Don, Détournement, Dérive, Destruction et Dialogue. La pratique du don implique un engagement de ressources sans pouvoir calculer un retour sur investissement. On se donne, on donne aux autres pour la création. Ceci étant, cette création emprunte aussi aux autres, utilise ce qui existe déjà. Le créateur détourne en effet des symboles, des objets, des situations pour enrichir son propre travail. Ce processus prend la forme d’une dérive car le chemin n’est jamais tracé d’avance ; il se construit en dehors de la rive. Loin d’être un processus linéaire confortable, la création se nourrit de destructions : il faut déconstruire son travail, remettre en cause ses modes de pensée, subvertir les règles et valeurs établies. Finalement, cette activité n’est pas une expérience solitaire, la création émerge de dialogues entre le créateur et son environnement. La pratique maîtrisée de cette méthode produit, systématiquement, des œuvres improbables.

Les œuvres qui sont présentées dans le cadre de cette exposition sont le résultat d’une démarche visant à fabriquer de l’improbable. Elles ont été réalisées par des non artistes qui ont suivi la Méthode des 5D pendant trois jours. Des étudiants, des entrepreneurs et des cadres dirigeants ont créé ces œuvres inédites, porteuses d’un sens nouveau qui interroge notre réalité. Ces créations, leurs messages et leurs esthétismes, n’étaient pas imaginables et encore moins prévisibles quelques jours avant leur émergence. Cette expérience suggère qu’il est possible de créer sans « être créatif » et que les pratiques artistiques sont plus pertinentes pour produire de l’improbable que le management traditionnel qui reste essentiellement concentré sur la production de certitudes, de processus optimisés, de rentabilité à court terme...

L’improbable comme perspective d’avenir ?

Ces œuvres nous invitent à réfléchir aux nouvelles improbabilités. Que produit l’économie collaborative ? Quels sont les effets sur nos vies des géants de l’internet ?  Quelles sont les implications écologiques des nouveaux modes de consommation ? Loin de la recherche du beau, ces œuvres ont l’ambition de la critique économique, sociale et politique.

Quand le monde nous promet une fin certaine en multipliant les crises écologiques, politiques, sociales ou économiques, n’est-il pas urgent de produire de l’improbable pour éviter le pire ? Quand l’improbable devient certain, l’espoir peut-il renaître ?

Sylvain Bureau et Pierre Tectin

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