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Ouvrir les yeux sous l’eau

26 mai - 20 juillet 2023 (interruption 20 - 28 juin)
Vernissage vendredi 26 mai 18h-21h, à l’occasion de Paris Gallery Weekend
 

L’exposition est le réceptacle d’un acte simple : partir en direction de la mer — se baigner, puis répéter l’action quotidiennement, ressentir l’apesanteur, ouvrir les yeux sous l’eau. Se perdre dans l’atmosphère des bleus azur, outremer, turquoise ; voir le ciel à l’envers, ramasser des pierres, distinguer des formes organiques, des créatures et partir dans les espaces de la matière mentale.

Puis revenir à l’atelier et figer ces formes. L’alchimie des matériaux et des images se rencontrent alors pour composer des fragments de paysages, de sensations. Ici une tache dorée à la forme de poisson flotte au milieu de la roche, là des cristaux de sel alliés à la poudre d’or laissent place à une tentative de cosmos sur une feuille, à côté une phrase se dessine sur un caillou blanc…


- Charles Le Hyaric 


A 27 ans, avant même l’obtention de son diplôme aux Beaux-Arts de Paris, Charles Le Hyaric organise sa première exposition à la Galerie Papillon. Sa démarche repose déjà sur la collecte d’objets abandonnés dans les ateliers de peinture et de sculpture des Beaux-Arts, qu’il associe sur la toile à de la peinture, de l’eau de javel et de feuilles de métal. Installé depuis 2017 à Marseille, il poursuit cette alchimie subtile, fasciné par le paysage et la lumière de la région.

Pratiquant quotidiennement la course à pied sur les chemins des Calanques, il ramasse des morceaux de bois, des pierres, des oursins, des feuilles d’agave ou encore des coraux. Ses choix s’arrêtent sur les objets ou les végétaux que l’usure et l’érosion ont transformé avec le temps pour prendre de nouvelles formes et couleurs qui l’inspirent.

A l’instar de Claude Lorrain qui cherchait à saisir, lors de ses promenades journalières dans les environs de Rome, la lumière à toutes les heures de la journée, Charles Le Hyaric revient constamment sur le motif en harmonie avec la nature.

Au retour dans l’atelier, il fait dialoguer ces précieux vestiges et ces impressions à une mixture savante de matériaux, dans laquelle il mélange de manière instinctive de la peinture à l’huile, de l’eau de javel, de l’essence de térébenthine, de la rouille, de la poudre d’or. Cet ensemble une fois assemblé au gré de hasards et d’impulsions incontrôlées donnent lieu à des œuvres poétiques et sensorielles.

Après avoir embrassé l’immensité de la mer phocéenne, Charles Le Hyaric explore aujourd’hui les fonds marins, "les yeux ouverts sous l’eau", nous plongeant dans une atmosphère aquatique qui sollicite la plupart de nos sens. Cette immersion lui procure des sensations d’apesanteur, d’oubli de lui-même, absorbé dans un profond silence.

Les ondoiements, les fluctuations de l’eau parfois accompagnés de créatures sous-marines, d’algues ou de coquillages animent ses compositions traversées d’une lumière intense et féerique, presque surnaturelle. Constituant une succession d’images et d’impressions, elles évoquent un voyage d’abord ancré dans la réalité puis de plus en plus onirique et merveilleux. Le bleu turquoise toujours présent, est apposé aux côtés de teintes jaune de Naples et mordorée d’une grande délicatesse. Ses pierres aux formes irrégulières, que les aspérités et le relief situent hors du temps, font référence aux arts du passé, de la Préhistoire à l’Antiquité.


Emmanuelle Brugerolles
- avril 2023

 

 

 

 

Diplômé de l’École supérieure d’Art Graphique Penninghen en 2010 et des Beaux-Arts de Paris en 2017, Charles Le Hyaric (FR, 1987) vit et travaille à Marseille. Il réalise régulièrement des installations et sculptures monumentales in situ : Académie des beaux-arts de Riga, Galleria Continua – Les Moulins, Fondation Francès, Château Valmer, Pavillon Blanc Henri-Molina, Biennale internationale de Saint-Paul-de-Vence. En 2018, la Fondation pour l’art contemporain Claudine et Jean-Marc Salomon l’invite pour une exposition personnelle à la FabriC à Annecy. Il participe à la première biennale dédiée à la jeune création organisée au Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole, avec l’ESADSE et Art Press en 2020. En 2022, il investit le Centre d’Art contemporain Atelier Estienne à Pont-Scorff avec son exposition Félis. Il fait partie des lauréats de la commande de l’hôtel Canopy Cannes (ouverture juin 2023) pour lequel il réalise 72 dessins. Son travail a été sélectionné par Irina Zucca Alessandrelli, curator de la section Disegni d’Artissima 2023. Ouvrir les yeux sous l’eau est son 4ème solo show à la Galerie Papillon.