te_moignage_1.jpgLa première exposition de Lotta Hannerz à la galerie s’articulait autour de l’art de regarder avec notamment son double autoportrait exécuté avec ou sans ses lunettes. Une sculpture avait alors été volée, un memento mori en forme de fromage.

Pour cette deuxième exposition, le témoin qui, sur le carton d’invitation se penche sur ce fameux fromage, n’a plus rien à contempler sur le tableau – et ceci n’est pas un trompe-l’œil. Ce vol avait marqué l’esprit de l’artiste ce qui l’a amenée à s’interroger sur l’art de s’approprier, et même à se demander si finalement Proudhon n’avait pas raison : "la propriété c’est le vol" ?

Lotta Hannerz s’est donc mise à observer les objets que l’on possède, ceux que l’on garde en guise de souvenirs, les collections que l’on crée peu à peu, mais aussi le propriétaire que l’on devient au fil du temps, et comment le besoin de s’approprier s’impose. Ici, vous trouverez des peintures de fiers collectionneurs, une collection de pancartes "svp j’ai faim ; svp une pièce" utilisées par les mendiants, des ours en peluche qui refusent d’être câlinés, ainsi qu’un un chien qui a trouvé une manière singulière de subvenir seul à ses besoins. Et bien plus encore…

Toutes ces œuvres sont certes pleines d’humour, mais d’humour vraiment noir. Pour Lotta Hannerz, "ceux qui ne voient que l’humour dans mon travail ne font que se mirer dans leur vernis à ongle".

Lotta Hannerz a tout particulièrement pensé et développé cette exposition à Paris où elle réside depuis un an, dans le cadre des programmes accordés par l’Académie suédoise des Arts. Elle a également créé une œuvre pour le Jardin du Luxembourg à Paris où un nez géant flotte encore sur l’eau de la fontaine Médicis, et présentera une pièce inédite dans le bassin du Jardin des Tuileries pour la FIAC 2006.