du 1 février au 1 mars 2025
printTélécharger le communiqué de presse
INCASSABLE
Berdaguer&Péjus, Grégoire Bergeret, Cathryn Boch, Gaëlle Chotard, Céline Cléron, Erik Dietman, Hreinn Friðfinnsson, Mehdi-Georges Lahlou, Charles Le Hyaric, Frédérique Loutz, Javier Pérez, Raphaëlle Peria, JC Ruggirello, Elsa Sahal, Linda Sanchez, Didier Trenet, Sabrina Vitali, VOID
1 février - 8 mars 2025
BERDAGUER&PÉJUS – FR Christophe Berdaguer né en 1968, Marie Péjus née en 1969. Vivent et travaillent à Marseille
Christophe Berdaguer et Marie Péjus explorent les interactions entre le corps, l’architecture et la technologie. Leur œuvre Cire anatomique (2021) incarne cette recherche en fusionnant chair et mécanique dans une sculpture hybride et organique. Disloquée dans l’espace, elle oscille entre attraction et répulsion, jouant avec la matérialité et la perception du corps. Elle propose une réflexion sur un transhumanisme où les frontières corporelles deviennent perméables. Inspirée par une expérience liée au handicap, cette œuvre fige la fragilité du mouvement tout en sculptant une nouvelle forme de présence. Elle ne robotise pas l’humain mais le met en dialogue avec la machine, dans une relation de symbiose et d’interdépendance.
GRÉGOIRE BERGERET – FR 1980, Annecy, France – 2020, Bruxelles, Belgique
Grégoire Bergeret était un artiste singulier, explorant les limites du réel et du jeu à travers ses expérimentations absurdes. Son œuvre Terre Boum (2015) illustre parfaitement cette approche : un mélange détonant de matières détournées et de procédés insolites. Toujours en quête de nouvelles découvertes, il aurait mis au point des techniques aussi improbables que le moulage à la neige perdue ou le carbure d’agrumes. Avec humour et ingéniosité, il manipulait les objets du quotidien pour en révéler des aspects inattendus. Son travail défie les conventions artistiques en mêlant hasard, manipulation et poésie matérielle.
CATHRYN BOCH – FR Née en 1968 à Strasbourg. Vit et travaille à Marseille
Dans ses œuvres Sans titre (2012), Cathryn Boch transforme les images de presse en fragments érodés et énigmatiques. Par un processus complexe mêlant liquides et séchages successifs, elle "sucre" les représentations, brouillant leur sens et imposant un silence à la figuration. Entre opacité et transparence, ses œuvres transforment l’insupportable en douceur visuelle, proche d’une magie blanche. Le fil ou le sucre, matériaux récurrents, se rejoignent dans une plasticité fluide et fragile, oscillant entre disparition et attachement. Ses compositions cousent ensemble le passé et le présent, révélant une mémoire en perpétuelle recomposition.
GAËLLE CHOTARD – FR Née en 1973 à Montpellier. Vit et travaille à Nogent-sur-Marne
Entre dessin et sculpture, la recherche de Gaëlle Chotard explore l’intime et l’étrange à travers des formes aériennes et organiques. Son œuvre Sans titre (2023) matérialise un équilibre fragile entre densité et légèreté, mêlant fils métalliques et céramique. Elle conçoit l’espace comme une page blanche, où ses créations jouent avec le vide, la lumière et les ombres. Travaillant le fil comme un prolongement du trait dessiné, elle tisse des volumes mouvants qui semblent flotter. La céramique, par sa densité, accentue la tension entre souplesse et rigidité. Inspirées d’un long travail graphique, ses sculptures fantasmatiques oscillent entre présence et absence. Elles évoquent à la fois le corps, le paysage et une dimension sensible où la matière dialogue avec l’éphémère.
CÉLINE CLÉRON – FR Née en 1976 à Poitiers, France. Vit et travaille à Paris
Céline Cléron explore la mémoire et l’histoire à travers des œuvres où se mêlent savoirs anciens, représentations oubliées et détournements subtils. À poing fermé (2023) illustre cette démarche en jouant sur les analogies et les anomalies visuelles. L’œuvre, inspirée par l’archéologie et l’iconographie antique, détourne un geste symbolique en une forme figée, interrogeant la tension entre force et fragilité. Par des perturbations d’échelle et des jeux de sens, Céline Cléron crée un court-circuit mémoriel qui trouble notre perception.
ERIK DIETMAN – SE 1937, Jönkönping, Suède – 2002, Paris, France
Avec Le Client (1993) et Vierge de Torcello (1995) Erik Dietman explore la transparence du verre soufflé en y insufflant son humour et son sens du détournement. Réalisées au CIRVA, ces sculptures jouent sur l’ambiguïté entre forme et signification, à l’image de ses « objets pensés/pansés ». Le verre, matériau fragile et insaisissable, devient ici le support d’une réflexion sur la relation entre l’art et son spectateur. Fidèle à son approche expérimentale, Dietman associe savoir-faire et spontanéité, alternant maîtrise et hasard. Son geste, tantôt précis, tantôt instinctif, sculpte des œuvres qui oscillent entre légèreté et pesanteur.
HREINN FRIÐFINNSSON – IS 1943, Baer Dölum, Islande – 2024, Amsterdam, Pays-Bas
L’œuvre de Hreinn Friðfinnsson, figure-clé de l’art conceptuel islandais, joue avec la poésie, le ludique et l’insaisissable. Entre narration, nature et temps, il construit des œuvres où dualités et renversements dérangent les repères. Rounding the Corner (2001) illustre cette approche en capturant un instant de transition, un moment où l’on bascule d’un état à un autre. Difficile à cerner, l’œuvre évoque autant une expérience qu’un déplacement imperceptible, un passage entre visible et invisible. Friðfinnsson transforme ainsi des éléments ordinaires en fragments de récits ouverts, suspendus entre réalité et imaginaire. L’œuvre devient un point de bascule, un secret à décrypter, une histoire en attente d’être complétée.
MEHDI-GEORGES LAHLOU – FR/MA Né en 1983 aux Sables-d’Olonne. Vit et travaille entre Paris et Bruxelles
Mehdi-Georges Lahlou interroge la mémoire et l’identité à travers des œuvres où l’humain et le non-humain dialoguent. Uncertain Black Stone (2016) incarne cette réflexion en mettant en scène une "pierre" noire énigmatique, à la fois vestige du temps et objet sacré. Sa surface irrégulière absorbe la lumière, tandis qu’une cavité polie, marquée par d’innombrables contacts, joue avec les reflets. Symbole de migration et de transmission, elle porte les traces d’un rituel inconnu, oscillant entre archéologie et mythe. L’artiste mêle archives intimes et récits collectifs, explorant la fluidité des cultures et la porosité des identités. Peut-être vestige d’une météorite ou relique d’un passé oublié, cette "pierre" semble chargée d’une énergie cosmique. Entre science et sacré, elle questionne notre rapport aux origines et aux croyances, laissant planer le doute : contient-elle une mémoire ancienne ou une promesse d’avenir ?
CHARLES LE HYARIC – FR Né en 1987 à Paris. Vit et travaille à Marseille
Charles Le Hyaric puise son inspiration dans la nature et le temps, collectant des objets transformés par l’érosion pour les intégrer à ses œuvres. Ses compositions, mêlant réel et onirisme, évoquent un voyage sensoriel empreint de silence et d’apesanteur. Son œuvre Le Secret de Polichinelle (2016), réalisée en pavé, béton, or et colle, incarne cette dualité : à la fois brute et raffinée. Le béton et le pavé, matériaux solides, sont confrontés à l’éclat de l’or, symbolisant l’éphémère et le précieux. L’œuvre semble receler un secret, une vérité enfouie qui se dévoile lentement grâce au dynamisme des matériaux. Entre vestiges du passé et lumière féerique, son art révèle une beauté suspendue entre terre et mer.
FRÉDÉRIQUE LOUTZ – FR Née en 1974 à Sarreguemines. Vit et travaille à Paris
Avec Poisse (2013), réalisée en verre soufflé au CIAV à Meisenthal, Frédérique Loutz façonne une sculpture hybride où le dessin semble s’être échappé du papier pour prendre corps. Entre monstruosité et familiarité, l’œuvre explore un univers fantasmagorique où les formes se bousculent et se transforment. Fidèle à son approche du contraste, Loutz mêle les techniques sans chercher à les fusionner, accentuant les tensions entre matière et ligne. Poisse incarne cette quête du renouvellement perpétuel, où chaque tracé, chaque volume, semble se réinventer tout en échappant à une définition fixe. La sculpture, brute et expressive, joue avec l’accident et l’imprévu, évoquant un bestiaire incertain peuplé de créatures indéfinissables.
JAVIER PÉREZ – ES Né 1968 à Bilbao, Espagne. Vit et travaille à Barcelone
Javier Pérez explore la fragilité du corps et la dimension éphémère du temps à travers des installations où organique et mécanique se rencontrent. Tempus Fugit (2002) matérialise cette réflexion avec ce bras en résine de polyester, moulé sur un bras réel, suspendu sous une cloche de verre soufflé. Relié par des cordes rouges et un mécanisme, ce membre figé semble animé d’un mouvement fantomatique, évoquant le passage du temps et l’usure du corps. La transparence du verre contraste avec la densité du bras, créant une tension entre protection et confinement. Le rythme du mécanisme, presque ritualisé, confère à l’installation une atmosphère solennelle, où le corps devient une horloge organique. Dans Tempus Fugit (du latin, « le temps qui fuit »), Pérez interroge la mémoire physique et la trace laissée par le vivant, où le temps suspendu se fait à la fois présence et disparition.
RAPHAËLLE PERIA – FR Née en 1989 à Amiens. Vit et travaille à Paris
Raphaëlle Peria est une artiste qui explore les formes et les textures à travers une approche poétique du matériau. Dans son œuvre 360° en barque 7 (2024), une sculpture-vase réalisée en engobe sur grès, elle fusionne la fonctionnalité et l’esthétique avec une grande sensibilité. Le grès, matière brute et intemporelle, devient ici un support où l’artiste donne forme à un mouvement circulaire, comme une barque en perpétuel mouvement. Les lignes fluides et sinueuses de l’œuvre évoquent la danse de l’eau et le voyage, une traversée sans fin à travers le temps et l’espace. L’utilisation de l’engobe, avec ses nuances subtiles, enrichit la surface, apportant de la profondeur et de la texture à l’objet. Chaque vue de la sculpture, chaque angle, dévoile une nouvelle perspective, une nouvelle dimension du voyage poétique qu’elle incarne.
JC RUGGIRELLO – FR Né en 1959 à Tunis, Tunisie. Vit et travaille à Paris
Avec Feux follets 3 et 5 (2021), Jean-Claude Ruggirello poursuit son exploration des formes éphémères et insaisissables. Ces sculptures semblent flotter entre matérialité et disparition, à l’image des phénomènes lumineux dont elles portent le nom. Fidèle à son approche du détournement et de l’accumulation, Ruggirello joue ici sur la répétition et la transformation, créant un trouble perceptif. L’équilibre des volumes est subtil, presque fragile, comme si l’œuvre hésitait entre présence et effacement. Par un geste simple et précis, Feux follets capte l’instant, le fige tout en lui conservant son instabilité, invitant ainsi le regardeur à une expérience sensible et fugace.
ELSA SAHAL - FR Née en 1975 à Bagnolet. Vit et travaille à Paris
Avec Clowness Duo 4 (2019), Elsa Sahal explore la plasticité du corps à travers une sculpture en céramique à la fois ludique et troublante. Jouant sur l’ambiguïté des formes, elle détourne les codes de la représentation pour interroger le genre et la corporéité. Fidèle à son approche provocante, elle modèle la terre avec une spontanéité qui défie la virtuosité technique, laissant place à l’imprévu et à l’expressivité. L’œuvre, organique et sensuelle, évoque un équilibre instable entre grotesque et séduction. Par son titre, Clowness Duo 4 introduit une dimension burlesque et subversive, détournant l’imaginaire du clown vers une lecture plus intime et corporelle. Entre fragilité et exubérance, Elsa Sahal fait de la céramique un terrain d’exploration du corps et de ses métamorphoses.
LINDA SANCHEZ – FR Née en 1983 à Thonon-les-Bains. Vit et travaille à Marseille
La démarche de Linda Sanchez repose sur l’exploration du temps, du mouvement et de la transformation des matériaux. Coup sur coup (2019) illustre cette approche en associant répétition et hasard, précision et chaos. Par des frappes successives sur des carreaux, l’artiste génère des fissures uniques mais parfois similaires, créant une tension entre uniformité et singularité. Ce processus évoque un rythme musical, où chaque coup produit une variation imprévisible malgré la constance du geste. Les lignes fracturées rappellent des cartographies abstraites, où l’accident et la maîtrise s’entrelacent. Assemblés avec soin, les carreaux forment un ensemble cohérent, reliant spontanéité et calcul. En laissant la matière s’exprimer, Sanchez transforme un geste simple en un système complexe, interrogeant la relation entre contrôle et liberté dans la création.
DIDER TRENET - FR Né en 1965 à Beaune. Vit et travaille à Trambly
Avec Encore un petit morceau (2014) et Une perdrix (2013), Didier Trenet joue sur l’ambiguïté entre hommage et subversion. Ces dessins mêlant plume, lavis d’encre, brou de noix et groisil de verre semblent osciller entre fragilité et éclatement. Fidèle à son approche inspirée des XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles, Didier Trenet détourne les codes classiques avec humour et ironie. L’ornement et le mot, éléments récurrents de son univers, participent ici à une mise en scène où la tradition picturale se confronte à une critique sociale contemporaine. Les œuvres, minutieuses et libres, cultivent un équilibre entre maîtrise et désinvolture, entre hommage et dérision. À travers ce jeu de contrastes, l’artiste interroge la mémoire des formes et leur survivance dans notre regard actuel, transformant chaque fragment en une réflexion poétique et mordante.
SABRINA VITALI - FR Née en 1986 à Thionville. Vit et travaille à Paris
Sabrina Vitali développe une œuvre où la matière devient mémoire et transformation. À travers une approche sculpturale et performative, elle interroge la naissance et la dissolution des formes, dans un dialogue entre structure et surface. Blessures #2 (2024) incarne cette quête de métamorphose : verre, fer, terre, rouille et autres matériaux hétérogènes se mêlent dans une composition sensible et organique. Chaque élément porte les traces du temps, oscillant entre fragilité et résistance. L’œuvre évoque un corps en perpétuelle mutation, où blessures et cicatrices façonnent une nouvelle architecture vivante. En mêlant textures, gestes et altérations, Sabrina Vitali invite à une expérience immersive, une contemplation des cycles de création et d’érosion.
VOID – BE/IT Arnaud Eeckhout né en 1987, Mauro Vitturini né en 1985. Vivent et travaillent à Bruxelles, Belgique.
Le duo VOID transforme le son en matière sculpturale, questionnant la relation entre perception auditive et visuelle. À travers une approche expérimentale, ils explorent la mémoire collective en fusionnant traces sonores et formes tangibles. Je ne produirai plus d’images #2 (2024) interroge notre rapport aux images et à leur persistance, en transcrivant l’invisible dans la matérialité du bronze. L’œuvre s’inscrit dans une réflexion sur la captation du réel, où le son devient empreinte, comme une archive sculptée du temps et des récits. Par superpositions et effacements, VOID façonne une présence silencieuse, entre disparition et résurgence.